Programme
– 19h30 : Verre d’accueil
– 20h00 : Début du concert
Mathilde Borsarello Hermann, violon
Bleuenn Le Maitre, violon
Cécile Grassi, alto
Guillaume Martigné, violoncelle
Beethoven a 19 ans lorsqu’il compose le Quatuor opus 18 n°6, et l’on sent déjà les prémices d’une révolution. Après trois mouvements agités d’innovations rythmiques et mélodiques, le Finale débute par une introduction lente intitulée « La Malinconia » (la mélancolie), extraordinaire parenthèse dont Boucourechliev disait qu’elle s’ouvrait « comme une blessure dans le corps de l’oeuvre ». C’est sous le choc des quatuors du compositeur allemand que Guillaume Lekeu s’attaque au genre en 1886-1887, pour la troisième fois déjà alors qu’il n’a que 17 ans. Il introduit son Molto adagio par la parole du Christ dans le jardin de Gethsémani « Mon âme est triste jusqu’à la mort » (Mt, 38, 26), donnant à sa musique une forme de méditation sur la disparition dans laquelle le temps s’étire et devient flou. Le violoncelle y tient un rôle central, psalmodiant une prière dans la pulsation devenue presque lisse.
Les Psophos, lauréats du Concours International de Quatuors à Cordes de Bordeaux en 2001, termineront le concert par une autre œuvre de jeunesse, l’opus 13 de Mendelssohn. Premier quatuor publié du compositeur, il constitue lui aussi une réponse au bouleversement causé par les partitions beethoveniennes. Un programme pensé autour de l’héritage mais surtout de l’innovation, notion familière aux quatre musiciens qui en septembre 2021 imaginaient une tournée en Bretagne en vélos électriques…
Aucun lieu ne pouvait être mieux adapté pour symboliser cette alliance entre héritage et innovation que le chai circulaire de Château Lafite Rothschild, construit sous la direction de l’architecte Ricardo Bofill…
