Amaury Coeytaux, violon
Loïc Rio, violon
Laurent Marfaing, alto
François Kieffer, violoncelle
On connaît l’amour de Ravel pour la musique espagnole et ses amitiés avec les artistes ibériques de son temps.
L’auteur du Boléro défendait ces œuvres animées d’une « vie intense », où « la mélodie circule à flots bouillonnants » et martelées d’une « prodigieuse animation rythmique ». Aujourd’hui moins connu que Manuel de Falla ou Granados, Joaquín Turina était l’un de ces compositeurs promus par Ravel. La oración del torero, originellement écrite pour quatre mandolines, évoque le contraste entre l’animation féroce de l’arène et du public attendant le spectacle, et la dévotion silencieuse d’un torero priant pour sa vie dans une chapelle attenante. Autre influence importante de la musique de Ravel, le répertoire romantique russe explore lui aussi l’écriture pour quatuor. Le troisième et dernier de Tchaïkovski est l’une des pages les plus sombres du compositeur et sa marche funèbre l’accompagnera lors de ses funérailles. Les Modigliani fréquentent Ravel et son unique quatuor depuis de nombreuses années. Œuvre d’un compositeur encore étudiant, impressionné par le chemin ouvert par Debussy, cette première page de musique de chambre n’en est pas moins l’expression d’une esthétique déjà unique.
« Cette musique grave et juvénile apparaît, dans son ardente suavité, comme la plus spontanée que Ravel ait jamais
écrite » écrira Roland Manuel. Un riche programme, pour un concert haut en couleurs !
Programme :
Joaquín Turina, La oración del terero
Maurice Ravel, Quatuor à cordes en fa majeur
Piotr Illitch Tchaïkovski, Quatuor à cordes n°3 en mi bémol mineur opus 30