Fabrication d’instruments de musique (enfants) – 16h30 
(Atelier à partir de 7 ans)
La lutherie sauvage consiste à fabriquer des instruments avec ce que l’on trouve (ou ce que l’on cherche) dans nos poubelles. Elle s’inscrit dans une démarche zéro déchet qui va à l’encontre de la société de consommation et de ses nombreux impacts environnementaux.
Inspiré·es par le mouvement des low-techs et des artistes comme Staff Benda Bilili, Konono N°1 ou Kokoko, les musicien·nes du collectif apprennent aux participant·es de tous âges et tous niveaux à transformer des déchets en instruments à cordes, à vent et percussions. Ces ateliers permettent de découvrir le recyclage créatif et le maniement d’outils.
Table Ronde “Instruments et musiciens : une vibration intime” – 18h
Avec Akira Mizubayashi (écrivain, auteur d’Âme brisée), Amaury Coeytaux (Quatuor Modigliani), Yamen Al Yamani (Miksi), Pascale Bernheim (historienne, spécialiste des instruments volés par les nazis pendant la Shoah)
Animé par Tristan Labouret (Rédacteur en chef de Bachtrack)
Au départ de cette table ronde, 3 instruments que nous voulons vous présenter, 3 histoires que nous souhaitons raconter. Avec comme ambition d’explorer le lien intime entre les musiciens et leurs instruments. Un lien universel, qui dépasse la musique classique occidentale, qui parle de lutherie, d’hommes et de femmes et qui mêle l’histoire intime à la grande Histoire.
En 2022, Vibre ! a installé, le temps du Concours International de Quatuors à Cordes, un atelier de lutherie éphémère dans le hall de l’Auditorium de l’Opéra de Bordeaux. L’alto, réalisé en une semaine par 4 jeunes luthiers du CLAC, a été mis à la disposition pour un an d’une jeune musicienne bordelaise. Amaury Coeytaux, violoniste du Quatuor Modigliani joue depuis 2022 un violon Stradivarius de 1715 mis à disposition par un groupe de mécènes.
Yamen Al Yamani, violoncelliste du groupe Miksi vient de se faire fabriquer en Iran, un gheychak, instrument à cordes originaire de Perse. Ce projet humain autant que musical questionne le rapport à l’identité et au patrimoine.
L’écrivain japonais Akira Mizubayashi, auteur entre autres du roman Âme brisée, prix des libraires 2020, qui met en scène l’histoire d’un violon détruit et entremêle musique et littérature de manière poignante apportera un éclairage précieux sur le lien qui unit instrument et musicien. Pascale Bernheim, historienne, parcourt l’Europe à la recherche des instruments de musique volés par les nazis pendant la Shoah. Elle renoue le fil entre ces objets volés et leurs propriétaires disparus, mais aussi entre la petite et la grande Histoire.
Le Garage Moderne, historiquement haut lieu industriel de Bacalan, est depuis 2003, un espace de réparation de véhicules, mais aussi d’échanges artistiques, de spectacles, d’expositions. Il est devenu un lieu de brassage, de rencontres incontournable de Bacalan. Il est à n’en pas douter un
lieu adapté pour parler de savoir-faire artisanal, de fabrication, et de liens intimes qui se tissent, se brisent et se reconstruisent.
Concert : Miksi – 20h30
Artur Zeqiri, Albanais – Violon, chant
Nicolas Lescombe, Bordelais – Clarinette, Arrangement et Coordination
Ebrahim Ahmadi, Kurde – Daf et chant
Thomas Mazellier, Bordelais – Beat maker et violon
Yamen Al Yamani, Syrien – Violoncelle
Sans parler la même langue, mais trouvant dans la musique un moyen de communication idéal, les cinq musiciens de Miksi ont appris à se connaître lors d’une première résidence au Rocher de Palmer en 2020. Réunis par le projet européen Migrants Music Manifesto, ils ont dessiné un premier répertoire inspiré de morceaux traditionnels albanais, kurdes ou syriens et forment désormais un groupe solide, lumineux, virtuose, qui nous transporte dans un monde où les frontières s’effondrent, où le dialogue entre les peuples est enfin possible.
L’objectif du projet était de réunir des musiciens réfugiés (ayant quitté leur pays et leur métier de musicien) et des musiciens professionnels implantés dans la vie culturelle locale.
Dès la première rencontre, les 5 membres du groupe ont beaucoup communiqué :
« Nous ne parlions pas la même langue mais avions tellement envie, d’échanger et d’apprendre sur nos histoires, nos cultures, nos musiques. Nous nous sommes retrouvés avant chaque répétition pour partager un moment autour d’un repas et apprendre à se connaître. « Miksi » (traduire « mélanger » en espéranto) nous a semblé être le bon terme pour nous représenter. »
Miksi et son violoncelliste Yamen Al Yamani, ont mis en place un projet de fabrication de gheychak, instrument à cordes iranien dans un objectif de préservation de leur patrimoine culturel et musical.
Ce gheychak vient d’être terminé et remis à Yamen il y a quelques semaines. Le luthier qui a fait le voyage d’Iran, sera présent au Garage Moderne lors de ce concert.
De la musique classique à la musique traditionnelle ou du monde, le lien entre un musicien et son instrument raconte une histoire intime qui n’a pas de frontière.
« S’emparer d’un instrument n’est jamais un geste anodin… Reste à savoir ce qu’on en fait. » (R.Lambert & E.Pieiller – Monde diplomatique juin 2020)
